GSM a aménagé plusieurs sites en faveur de la Cistude d'Europe sur la carrière de Saint-Laurent-des-Hommes, qui font l'objet d'un programme volontaire de conservation.
Le premier site se trouve à proximité immédiate de la carrière. Cette zone est protégée et correspond à une très ancienne extraction, réaménagée sommairement.
Le second site fait partie d’un nouvel arrêté préfectoral obtenu en août 2016, et se situe au lieu-dit Jauviac. Il s’agit aussi d’une ancienne carrière laissée à l’abandon.
Les sites se situent dans un réseau de mares, d'étangs, de thalwegs et de fossés fréquentés par la Cistude.
Ce secteur n'a pas fait l'objet d'inventaire de l'espèce mais il y a eu des observations opportunistes. L'espèce est donc présente, mais sa pérennité dépend de la conservation des milieux aquatiques.
L'objectif est double, d’une part réaménager ces sites pour qu’ils deviennent favorables à la Cistude, et d’autre part créer un corridor de mares au lieu-dit Jauviac pour le déplacement et le développement de l’espèce.
Le premier site a fait l’objet d’aménagements à l’automne 2015.
Des travaux d'exposition au soleil et d'aménagement d'une aire de ponte ont été réalisés. Des abattages et des élagages ont été effectués lors d’une journée réunissant tout le personnel du site. Le bois a servi à créer des postes d’insolation émergés, accessibles et à proximité immédiate de l'eau. L’aire de ponte est exposée au soleil avec une pente de 15 % à 30 % pour optimiser l'insolation. Cette zone est dépourvue de végétation haute et le substrat est meuble avec une granulométrie fine, dépourvue au maximum de blocs rocheux, de galets et de gravillons anguleux. Du sable de la carrière a été amené sur quelques dizaines de mètres carrés sur une hauteur de 1 mètre environ, afin de créer une aire de ponte d’environ 20 mètres carrés.
Sur le second site, des travaux d’aménagements ont été réalisées en 2019 (débroussaillage) et 2020 (terrassements).
Trois mares ont été creusées selon les caractéristiques suivantes : une profondeur minimale d’1 mètre, des pentes à 100 % (45°) maximum sur 1/3 du linéaire de berges maximum côté Sud, des pentes à 20 % maximum sur 2/3 du linéaire de berge minimum, sur une surface unitaire de l’ordre de 50 à 100 mètres carrés. Ces mares ont été creusées dans le substratum argileux et ont été reliées les unes aux autres par des fossés. Elles sont alimentées en eau par les écoulements de surface en provenance de l’amont.
Sur ce site, il est prévu des opérations de gestion à moyen et long termes. Ces opérations comprennent :
- le broyage triennal, l’entretien et le renouvellement des aires de ponte et d’insolation en hiver entre novembre et février
- le débroussaillage, le bûcheronnage localisé et ponctuel en hiver entre novembre et décembre
- le faucardage, le curage des mares et des fossés,
- les suivis naturalistes.
Sur les deux sites, la priorité est le maintien du milieu ouvert dans un rayon de 5 mètres autour des mares, de façon à conserver un ensoleillement suffisant. Pour la Cistude, ces opérations doivent obligatoirement être effectuées avant ou après la période de ponte et avant les émergences, soit en mai ou à l’automne. En prenant en compte les autres espèces (flore, avifaune, etc.), il est fortement indiqué d'effectuer cette opération à l’automne.
Une gestion adaptée de la végétation aquatique est préconisée par fauchage ou arrachage. La végétation extraite doit être stockée en tas plusieurs jours à proximité immédiate de la mare pour que la faune aquatique, potentiellement sortie de l'eau avec les végétaux, puisse regagner le milieu aquatique. L’intervention doit être réalisée sur moins de 50 % de la surface végétalisée de la mare sur une même année. Il faut prioriser les interventions autour des postes d'insolation en veillant à garder au mois 1/3 de la surface de la mare en eau libre. Ces interventions manuelles se réalisent l'hiver entre novembre et février.
Une veille sera effectuée sur la qualité et la quantité des postes d'insolation. Les troncs devront être remplacés en cas de nécessité. Un contrôle annuel sera effectué chaque été pour s'assurer que les postes d'insolation permettent un accès direct à l'eau en période d'étiage. La réfection des postes se fera l'hiver, entre novembre et février.
Le suivi naturaliste annuel permet de surveiller l'évolution des populations de Cistudes, ainsi que l'évolution des milieux et des populations d'autres espèces animales. L'observation directe des individus de Cistudes à l’œil nu ou à la jumelle permet d'évaluer si l'espèce est présente ou non sur le site. Elle ne permet pas de quantifier précisément le nombre d'individus, mais au moins d'avoir une estimation. Sachant que quand les températures sont idéales pour l'exposition, la majorité des individus s'exposent sur des postes d'insolation, sur des petits sites comme les mares, cette méthode permet une évaluation quantitative acceptable. La méthode de capture-marquage est plus précise mais engendre du dérangement et un coût de suivi beaucoup plus élevé. L’observation directe nécessite trois passages annuels, en conditions météorologiques ensoleillées et sans vent en avril entre 10h00 et 14h00, en mai entre 9h00 et 11h00, en juin entre 8h00 et 10h00 et entre 17h00 et 19h00. Ces observations peuvent être complétées par la recherche d'indices de pontes et d'émergences, prédatée ou non, à partir de fin septembre.
Les suivis réalisés montrent à ce jour :
Site 1 :
- 2016 : jusqu’à trois individus adultes observés
- 2017 : jusqu’à trois individus adultes observés
- 2018 : jusqu’à neuf individus adultes observés et trois jeunes individus (7/8 ans)
- 2019 : jusqu’à trois individus adultes observés et un jeune individu (à noter des périodes d’observation moins favorables qu’en 2018)
- 2020 : jusqu’à trois individus adultes observés, un jeune individu et un juvénile (moins d’un an)
- 2021 (provisoire) : trois individus adultes observés et un jeune individu
Site 2 (Jauviac) :
- 2019 : travaux préparatoires d’aménagement. 0 individu observé
- 2020 : travaux de creusement des mares et des fossés : 0 individu observé
- 2021 (provisoire) : 0 individu observé
Il est également à noter qu’une autre zone d’extraction a fait l’objet de travaux de remise en état, en partie Est de la carrière, au lieudit A l’Étang. Le site a été exploité entre 2016 et 2020 et il a été remis en état au fur et à mesure. La fin du réaménagement a eu lieu durant l’hiver 2020, par le régalage de terre végétale et les plantations d’arbres et d’arbustes en périphérie du plan d’eau créé par l’exploitation.
Des observations opportunistes ont eu lieu au printemps 2021, montrant la présence de 5 individus adultes ayant colonisé la roselière aménagée en pente très douce en bordure Sud-Est du plan d’eau.
Les inventaires naturalistes porteront donc désormais également sur ce nouveau site (nommé site 3), sous réserve de l’accord des propriétaires auxquels les terrains ont été restitués.
Liens
[1] https://www.genieecologique.fr/milieux/milieux-humides
[2] https://www.genieecologique.fr/groupes-despeces/especes-protegees
[3] https://www.genieecologique.fr/regions/nouvelle-aquitaine
[4] mailto:tmerle@gsm-granulats.fr