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Recréer la nature sur les friches industrielles

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Derrière la mairie de Rieulay, un bourg rural du Nord, se faufile un chemin discret. A pei­ne quelques mètres plus loin, passé un rideau d’arbres, le visiteur est subitement transporté dans un autre univers : cent quarante hectares de nature vivante s’ouvrent à lui, s’offrent aux oiseaux surtout.

Une colonie de grands cormorans a élu domicile sur l’île au milieu d’un vaste étang, des foulques macroules se croisent entre les roseaux, un ­cygne s’envole, suivi d’oies bernaches du Canada, un gros lapin traverse le chemin. En ce matin lumineux, le site des Argales bruisse du piaillement de mésanges, de plaintes des canards, colverts et fuligules morillons.

Difficile d’imaginer le paysage chaotique, entièrement minéral et nu qui prévalait en ces lieux quelques années plus tôt. Rieulay abritait le plus vaste terril de la ­région. La commune n’avait aucun puits de mine, mais disposait de marais sur lesquels l’industrie ­déversait des monceaux de schiste et de grès remontés des fonds noirs et acheminés par voie ferrée.