Comme de nombreuses prairies et pelouses semi-naturelles, la pseudo-steppe de La Crau a subit de nombreux aménagements (industriels, militaires, agricoles, etc.) puis leur abandon. Ceux-ci ont engendré une diminution drastique de sa surface au cours du 20 e siècle. Afin de protéger cet espace naturel sensible et morcelé (Gaignard 2003), la pseudo-steppe a été classée en 1991 habitat prioritaire de la directive européenne (11860 ha classés en ZPS) et en 2001 Réserve Naturelle des Coussouls de Crau sur 7400 ha (Buisson & Dutoit 2006). Une étude d'impact a été conduite par le bureau d’études Ecomed (Ecologie Médiation) et soumise aux entrepreneurs avant le commencement des travaux afin de limiter et compenser les impacts de ces travaux d’aménagement. Les conclusions de cette étude ont conduit à la mise en place de mesures lors du chantier afin de réduire les impacts sur la pseudo-steppe et d'assurer de meilleures conditions pour la régénération de la steppe après les travaux (Vela et al. 2004). Dans le cadre des mesures compensatoires, des expérimentations seront menées en écologie de la restauration afin d’optimiser le retour de la végétation steppique sur le tracé des canalisations.
Cette étude a donc comme objectifs :
(1) d'apporter de nouvelles connaissances sur les règles d’assemblages des communautés végétales de la pseudo-steppe : quels sont les rôles joués par les filtres abiotiques et biotiques dans l’installation des espèces?
(2) de mettre en place un protocole novateur de restauration écologique en s'appuyant sur une technique ancestrale : le transfert de foin. Par cette technique, nous cherchons à réimplanter des espèces locales à stratégie tolérante aux stress après destruction de l'habitat, afin notamment de supplanter la phase de colonisation des espèces rudérales qui bloquent la dynamique végétale vers la végétation de type steppique lorsque qu’elles croissent en forte densité.