Avant de rapporter ce qui s'est dit et passé lors de cette conférence internationale, reflets des sujets traités actuellement dans la communauté des scientifiques et des gestionnaires préoccupés par la restauration des paysages, écosystèmes, communautés ou populations, détruits ou dégradés par des activités humaines, faisons un bref rappel du contexte dans lequel s'inscrit ce courant de pensée qui fait partie du mouvement plus vaste dénommé biologie de la conservation.
Schématiquement, après avoir conçu, défendu et appliqué des mesures réglementaires de protection des éléments de nature jugés de grande valeur (parcs, réserves, espèces protégées, menacées, etc.), les naturalistes et experts se sont assez rapidement rendu compte des limites de cette option défensive, qualifiée de « mise sous cloche » (superficie insuffisante, effet de l'environnement proche et lointain, etc.)- Certains d'entre eux ont alors proposé, en complément de la stratégie de préservation des «joyaux» restants, de réparer les dégâts. Dans la rubrique «restauration écologique», se trouvent donc des opérations assez hétéroclites quant aux objectifs, envergures, moyens, résultats, cette variété pouvant d'ailleurs être source de confusion. Aux États-Unis, les activités de restauration remonteraient au début du siècle avec les travaux de l'école d'architectes naturalistes du paysage, confortées par les opérations concernant les rivières dès 1930 ainsi que les programmes de lutte contre l'érosion menés par le Civilian Conservation Corps au cours des années 1933-1943