Génie végétal en rivière face aux espèces invasives animales (ragondin et écrevisse américaine) : expérimentation avec différentes boutures de salicacées

Auteur collectif: 
V. Breton, O. Forestier, O. Guindon, A. Evette
Pagination: 
33-40
Date édition: 
janvier, 2011
Type de document: 
Article
Milieux: 
Milieux aquatiques (cours d'eau)
Types d'actions: 
Restauration
Espèces: 
Invertébrés aquatiques
Mammifères

L'article porte sur les résultats d'une expérimentation installée en bordure d'une rivière à faible pente (Don, Pays de la Loire) sur laquelle a été constatée une forte érosion largement consécutive à la présence de deux espèces animales invasives : le ragondin (Myocasfor coypus) et l'écrevisse américaine (Orconectes limosus). Ces animaux ont creusé des galeries qui ont fragilisé les berges, leur impact est également net sur les saules présents avec un prélèvement important des biomasses aériennes et racinaires. L'expérimentation a pour objet de tester plusieurs espèces de salicacées et plusieurs tailles de boutures afin d'évaluer leurs capacités respectives de développement. Face à la prédation par le ragondin et ainsi leur intérêt pour lutter contre l'érosion dans ce type de milieu très contraint. Elle a été mise en place s6r un géotextile biodégradable fixé sur une zone plane à proximité du lit mineur. tes espèces testées sont Populus nigra d'une part, Salix alba, S. cinerea, S. fragilis, S. purpurea, S. friandra, S. viminalis d'autre part. Sur la moitié du dispositif, les boutures ont été protégées des rongeurs par des mises en défens ; par comparaison avec le reste du dispositif non protégé, il a donc été possible d'estimer les conséquences de la présence du ragondin sur la croissance et la survie des végétaux testés. Par ailleurs, deux tailles de boutures ont été utilisées et évaluées : 40 et 80 cm.
Les résultats obtenus à l'issue de la première saison de végétation indiquent clairement :
1) un taux de reprise des boutures globalement excellent (95%),
2) des différences significatives entre les espèces testées (au niveau vigueur, dominance apicale, appétence vis-à-vis des rongeurs],
3) un effet notable de la taille des boutures (croissance supérieure pour 80 cm), A) un impact modéré de la présence du ragondin.
Dans les meilleures conditions (espèces les plus vigoureuses et boutures de 80 cm), la présence du ragondin n'a pas d'effet significatif sur la croissance des végétaux et ne devrait donc pas à moyen terme peser sur la durabilité de l'ouvrage.

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