L'ingénierie écologique au service de l'aménagement du territoire : Revue Sciences Eaux & Territoires n°16
Avant propos de la Revue n°16 sur "L'ingénierie écologique au service de l'aménagement du territoire".
L’ingénierie écologique peut être définie comme un domaine d’action par et pour le vivant, c’est-à-dire qu’elle correspond à l’utilisation par le praticien des connaissances, concepts et théories de l’écologie, pour des finalités écologiques et/ou sociales qui sont souvent plus ou moins intimement mêlées (écotechnologies, agro-écologie, agro-foresterie, réhabilitation écologique, etc.). Plus précisément, elle correspond à la phase de conception d’un projet, à vocation durable, alors que le génie écologique représente plus la phase de réalisation technique de celui-ci. On assimile souvent l’ingénierie écologique aux projets de restauration écologique de milieux naturels ou semi-naturels, terrestres ou aquatiques. La restauration correspond en effet à la réparation par l’homme d’un milieu considéré comme dégradé, avec parfois un objectif de retour à l’état initial avant dégradation. L’ingénierie écologique répond aussi pour partie à des objectifs de conservation et de gestion. L’objectif de gestion est par exemple central dans l’ingénierie agro-écologique, au croisement de l’agronomie et de l’écologie, qui vise à une conception de systèmes agricoles durables basés sur l’exploitation des régulations biologiques, inscrite dans une démarche d’innovation associant les porteurs d’enjeux. L’ingénierie écologique a enfin pour objectif la création de nouveaux écosystèmes ayant un bénéfice pour l’homme et la biosphère (toits verts, mésocosmes, etc.). Elle cherche ainsi à optimiser les services rendus par le vivant à tous les niveaux d’organisation, qu’il s’agisse des services de régulation, de soutien, d’approvisionnement ou socio-culturels. Elle correspond donc à une approche pluridisciplinaire, innovante, intégrée et globale, prenant en compte des dimensions à la fois ingénieriale et sociale, intégrant les pratiques, les acteurs, l’expression de la demande, les notions d’acceptabilité, de faisabilité sociale et économique.