À l’image de plusieurs pays européens, la France se dotera d’ici quelques mois d’un Centre national pour la restauration des rivières. Afin de réfléchir collectivement aux activités prioritaires de ce centre, l’Onema a organisé une journée d’échanges avec les acteurs concernés du secteur public, le 1er décembre 2015 à Paris, en collaboration avec le ministère en charge à l’écologie, les agences de l’eau et l’Association française des établissements publics territoriaux de bassin.
Coupure de méandres, modification de lits, construction de digues, seuils et barrages ou encore bétonnage des berges, tous ces aménagements réalisés au cours du temps pour faciliter le développement économique perturbent les milieux aquatiques et altèrent leur qualité. Dans les bassins hydrographiques français, mais aussi étrangers, les pressions sur l’hydromorphologie touchent 50 %, voire 70 % du nombre total de masses d’eau. Restaurer les rivières est une priorité, notamment pour répondre aux attentes de la Directive européenne cadre sur l’eau (DCE). Avec les pollutions diffuses, les pressions hydromorphologiques sont « l’un des principaux facteurs de non atteinte du bon état écologique des cours d’eau, comme l’ont montré les travaux européens et également ceux réalisés dans les bassins français pour finaliser les Schémas d’aménagement et de gestion des eaux ces derniers mois », a souligné Laurent Roy, directeur général de l’Agence de l’eau Rhône Méditerranée Corse (RMC).
Cette problématique majeure pour nos rivières peine encore à émerger, car elle reste perçue comme complexe et onéreuse, et est possiblement confl ictuelle. Pourtant, ce ne sont pas les bonnes pratiques qui manquent. Après une période d’acquisition de la connaissance et de lancement d’opérations pilotes d’envergure lors de la décennie précédente, de nombreux projets de restauration de milieux ont depuis 2010 vu le jour en France et en Europe, portés par des maîtres d’ouvrages publics tels des syndicats de rivières et d’autres acteurs locaux. Mais l’enjeu de la qualité de l’eau, et ceux de la prévention des inondations et de la lutte contre le changement climatique, nécessitent d’accélérer la réalisation de ces projets et de faire encore progresser les ambitions vers une restauration plus fonctionnelle des milieux.